En pleine crise du Covid-19, l’heure est d’abord à la solidarité, à la compassion pour les personnes et les familles en détresse et à l’encouragement pour toutes celles et ceux qui, de près ou de loin, contribuent à ce que la Supply Chain reste un maillon essentiel (la fameuse deuxième ligne) dans la continuité de l’organisation sociale, celle-là même qui nous sépare depuis quelques siècles du règne animal.

Pour autant, rien n’interdit à l’être confiné, non rassasié de seule compassion, d’imaginer des hypothèses, de tirer des enseignements, de réfléchir à de nouveaux modes de pensée ou d’organisation, bref de s’inscrire dans l’amélioration continue, le KAIZEN quoi !

Attention, il va de soi, sans tomber bien sûr dans les fameuses envolées lyriques du « rien ne sera plus comme avant », « plus jamais ça » ou « le jour d’après ». Les greniers sont remplis de ces formules immortalisées sur de vieux papiers journaux, dont seules les souris s’en amusent désormais et qui nous renvoient à la crise de 2008, à la grippe H1N1, au 11 septembre 2001 ou au sang contaminé…

Non, il s’agit de rester modeste et juste d’imaginer si nous aurions pu améliorer notre chaîne d’approvisionnement de masques ces dernières semaines dans un monde ou la certification OEA (Opérateur Economique Agréé) et ses diplômes équivalents à travers le monde et en Asie, avaient joué pleinement leur rôle ?

Revenons juste aux fondamentaux AEO (Authorised Economic Operator) :

  • – Je choisi et référence mes fournisseurs sur des critères de sûreté, de sécurité et d’éthique douanière, en privilégiant les titulaires d’un certificat AEO,
  • – Je sécurise mes approvisionnements et mes transports en utilisant si possible des incoterms qui me laissent la maîtrise du fret,
  • – Je privilégie systématiquement le recours aux entreprises certifiées AEO ou titulaires de diplômes équivalents pour la logistique, le transport et la douane,
  • – Je suis ainsi un maillon qui contribue à la création d’une chaine logistique sécurisée, plus robuste face à des aléas extérieurs qui la mettent en danger.

Alors que, selon le dernier rapport 2019 de l’OMD (Organisation Mondiale des Douanes), l’Europe est quasi à l’arrêt en matière d’accords de reconnaissance mutuelle, peut-être saisira-t’elle l’occasion de donner enfin à un vrai sens à ces fameuses routes logistiques internationales sécurisées ?

Alors que, selon certains articles de presse ou interview télévisés, Santé Publique France et ses multiples cellules de crises logistiques ont eu énormément de mal, dans leur quête désespérée de masques,  à discerner les offres crédibles des arnaques, peut-être qu’un certain nombre d’acteurs publics ou privés attacheront encore plus d’importance à disposer de schémas logistiques robustes et fiables, avec des acteurs qui sont encore plus conscient de ce que OEA veut dire ?


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